Marie Garré Nicoara
thèse de doctorat en Arts du spectacle
sous la direction d’Amos Passing Fergombé
soutenue le 7 décembre 2013 à l’Artois.
Cette thèse a pour objet la problématique de l’espace dans l’art de la marionnette. S’appuyant sur un corpus de créations contemporaines (compagnie Philippe Genty, Ilka Schönbein, Turak Théâtre, Théâtre de la Licorne), cette recherche examine l’espace marionnettique et ses enjeux en termes d’instauration des corps, de place du spectateur et de théâtralisation de l’imaginaire. La marionnette est ici envisagée comme figure porteuse d’un ailleurs, mais aussi instauratrice d’un espace imaginaire. Une telle théâtralisation est instaurée au travers d’une illusion liée à l’animation, du rapport scène/salle renégocié, d’une mise en abyme qui met en dialogue l’inerte et l’animé. La thèse est par ailleurs attentive aux dispositifs traditionnels, repris et réinventés sur les scènes contemporaines : écran du théâtre d’ombres, table du bunraku, cadre et boîte scéniques du castelet. Il s’agit d’examiner, dans une perspective anthropologique, scénographique et poïétique un espace marqué par une dynamique d’échelles. Comment un tel espace, souvent traversé par une dialectique entre intérieur et extérieur, un dialogue entre réel et illusion, mais aussi une économie scénique fondée sur la monstration et la dissimulation et un enchâssement des niveaux de lecture de l’image scénique peut féconder un imaginaire ? Comment, dans la manipulation à vue, pratique centrale en marionnette contemporaine, l’espace marionnettique devient un véritable espace relationnel et le lieu d’une problématisation de la figure et du corps ? (Résumé de la thèse)